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Touzazimutin

J'ai testé pour vous: le casting de cinéma

19 Juillet 2015, 22:40pm

Publié par Zazimutine

J'ai testé pour vous: le casting de cinéma

 

Il y a 15 jours, je vous le racontais dans mon article précédent, j'ai eu un rendez-vous professionnel d'une extrême importance, m'obligeant à monter de toute urgence à Paris.

Bon, en fait, j'ai menti. Je suis juste montée à Paris passer un casting. Pour un film de cinéma. Un vrai.

Petit flash-back: fin juin, ambiance torride. Alors que je me sens quelque peu débordée par les devis des déménageurs et autres fêtes d'adieux de toutes sortes, je vois passer une annonce sur facebook pour un casting sauvage. Un casting sauvage, pour les non-initiés (maintenant que je fais partie de la grande famille des gens du spectacle huhuhu!), consiste à "caster" (Dieu que je déteste ce mot, ça fait foire aux bestiaux non?) des quidams comme vous et moi, aller chercher des vrais gens de la vraie vie, au lieu de prendre des comédiens, pour le tournage d'un film.

Voyant passer cette annonce pour laquelle je corresponds, pour une fois, au profil demandé, j'envoie un mail avec 2-3 photos débiles. Ca ne coûte rien, et puis de toute façon ce n'est pas la première fois que je fais ça, et je n'ai jamais été contactée. Ah si, j'ai été figurante sur un spectacle de théâtre une fois, c'était chouette d'ailleurs.

Je reçois une réponse de mail automatique, genre "merci de votre mail, vous serez recontactés si vous êtes sélectionnés".

Je retourne à ma petite vie débordante/débordée de cette fin juin.

Dans l'après-midi je reçois un sms me conviant à un casting la semaine suivante. A Paris. Stupeur. Aussitôt suivie d'un sentiment de désespoir.

1) je suis loin de Paris

2) je travaille toute la semaine en question

3) j'ai deux filles qui me suivent partout

Dans le texto il est fait mention d'une possibilité de casting le samedi 4 juillet. Je réponds fébrilement: "impossible pour moi la semaine, peut-être le samedi 4 juillet, ou? quand ? comment?"

Mon message reste sans réponse.

Quelques heures plus tard je me rends compte que je n'ai pas envoyé mon message à la bonne personne. Je recommence "ou? quand? comment?"

Pas de réponse.

Je commence à faire (difficilement) le deuil de cette expérience inoubliable.

En fin d'aprèm, mon portable sonne "Allô E.?"-"euh oui..."- "c'est N. l'assistant de casting de Truc machine la directrice du casting pour le film bla bla bla"- j'articule péniblement un "bonjour" (ça y est je suis accueillie à bras ouvert par le milieu du cinéma: on m'appelle par mon prénom!). N. me demande si je peux venir le samedi 4 juillet et à quelle heure. Bien sûr que je peux venir. A n'importe quelle heure. Mais plutôt l'après-midi quand même (je calcule simultanément dans mon cerveau parallèle que Toulouse est quand même assez éloigné de Paris, des fois que je devrais partir le samedi matin...) "14h? Oui bien sûr, j'y serai, au revoir!".

Je raccroche. Je suis à la fois en apesanteur (j'ai été sélectionnée sur photo! -mon physique n'a pas repoussé la directrice de casting quoi!), et irrésistiblement attirée par le vide, car je n'ai en réalité aucune idée de la faisabilité du truc. Je suis très très très énervée. Je ne veux absolument pas passer à côté de cette folie expérience.

Je vais donc passer les 3 jours suivant à essayer d’organiser ma venue à Paris, tenter de faire garder mes filles ce week-end là, sans succès, et finalement décider de les emmener à Paris avec moi, convaincre Papa Ours que ce serait tellement chouette de se faire un week-end à Paris tous les 4, oui, juste avant notre déménagement pourquoi? Oui, juste après le dernier jour d'école, quelle bonne idée! Pour changer les idées aux filles, pour ne pas qu'elles pensent à leur tristesse de déménager... (et pour passer ce p.... de casting-de-chance-de-ma-vie bordel!) Je finis par obtenir gain de cause. Je trouve une location de dernière minute, j’achète un billet de train à Papa Ours, j'assume entièrement ma déraison.

Enfin samedi 4 juilllet, j'y suis, Paris, 37°C à l'ombre, 14h.

J'ai laissé Papa Ours et les oursonnes finir tranquillement leur repas tandis que je me suis acheminée quartier Bastille, avec pour toute information une adresse et un code d'entrée. Je ne sais même pas chez qui je vais exactement. A l'adresse indiquée, la porte est ouverte, l'immeuble en grands travaux. Je regarde les noms, une plaque indique "Trucmuche productions"; ça doit être là. Un peu plus loin, un petit écriteau indiquant "casting" avec une flèche. C'est donc bien réel. J'avais envisagé quelques minutes revenir bredouille "j'ai pas trouvé"- "j'ai vu personne". mais non c'est là maintenant devant moi, une porte avec indiqué "casting" et le nom du film concerné (que je garde pour moi).

J'entre dans une petite pièce. A ma droite une cafetière, un pack de bouteilles d'eau. A ma gauche un canapé, style empire (j'en sais rien en fait, mais disons un vieux machin en velours, voyez). Et personne, je suis seule. Sur une porte ce mot: "Merci de patienter, je viens vous chercher, vous pouvez vous servir en eau et en café". Voilà, j'y suis dans l'antichambre de la gloire. C'est donc ainsi qu'on accueille les stars de cinema: un canapé en velours, une cafetière, de l'eau à volonté, tout cela pour moi toute seule. Je suis enchantée. Je m'asseois. Mes fessent touchent presque par terre à travers le tissu, le canapé est complètement défoncé. Je me relève, vais écouter à la porte, j'entends parler.... Tout à coup j'ai peur, très peur. Je suis liquéfiée par la chaleur, voilà que le trouillle qui me tord maintenant les boyaux ne va pas tarder à me vaporiser.

La porte s'ouvre. Un homme d'un certain âge sort, serre la main du type plus jeune derrière lui. Le jeune type s'dresse à moi: " salut je suis C., l'assistant de N., l'assistant de E., la directrice du casting (aïe, je suis reçue par l'assistant de l'assistant... mauvais signe!). C. ressemble à un surfeur. Il est bronzé et porte un genre de headband qui retient sa chevelure poésidonesque. Il me fait entrer pour poser mes affaires et me demande si ça ne me dérange pas qu'il m'explique le déroulement du casting dehors pendant qu'il fume une clope. Du coup, pour faire un peu moi aussi ma rebelle, je me prends un café et l'accompagne dehors.

Le surfeur fumeur m'explique le déroulement du casting:

- d'abord on va prendre des photos d'identité (zut!)

- ensuite tu vas te présenter devant la caméra,

- enfin tu vas jouer une petite scène d'improvisation; et ce sera fini. (OK)

Le surfeur m'a plutôt mise à l'aise au cours de cette pause cigarette, j'ai volontiers ri à ses blagues, bref, le surfeur et moi sommes clairement en train de devenir amis.

Nous rentrons. C. me laisse quelques minutes pour envoyer messages ou textos ou je ne sais quoi. J'observe la pièce dans laquelle nous sommes. Au mur, en photos, est affiché une bonne partie du casting déjà retenu pour le film, quelques têtes connues... Je me demande pour quel rôle on m'auditionne.

Il arrive enfin. Je pose pour les photos d'identité. Catastrophe, je ne souris pas, j'ai les yeux fermés, c'est mal barré. Ensuite je me présente devant la caméra; là, je suis à l'aise, mais c'est court, trop court. Enfin, le plus difficile, la petite scène d'impro; je donne la réplique au surfeur. Je dois jouer la scène comme je le ferais dans la vraie vie. Là aussi, c'est trop court et je suis mal à l'aise, je bredouille. C. coupe la caméra. "C'était bien..." dit-il, rassurant. Non, c'était nul. Il m'explique: "Je vais faire un montage avec tes photos, la scène de présentation et la scène jouée; la directrice de casting va visionner tout ça et tu auras une réponse d'ici 2 ou 3 semaines, qu'elle soit positive ou négative".

Voilà c'est fini, le visage du surfeur s'est refermé et il est retourné pianoter sur son téléphone portable. Je suppose que je dois m'en aller. Je salue mon ex-ami et je m'en vais, ça a duré une petite vingtaine de minutes, à peine.

Dans la pièce qui était mon royaume de future star auparavant, un petit homme attend son tour. Et déjà, C., lui propose d'aller lui expliquer en fumant une clope.

.........

Vendredi soir, alors que je potassais mon discours pour la remise du césar de la meilleure actrice, j'ai reçu ce mail:

"Bonsoir,

Vous n'avez malheureusement pas été retenus pour le petit rôle pour lequel vous êtes venus nous rencontrer pour un casting"

Finalement passer un casting c'est comme passer un oral d'examen: tout de suite après, on a envie de recommencer parce qu'on sent qu'on s'est planté. Et quand arrive le mauvais résultat, on a un peu envie de pleurer.

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D
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L
Une expérience et des souvenirs malgré tout, et il faut oser pour ne pas avoir de regrets ! Bravo
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Z
Oui voilà! D'ailleurs je ne l'ai fait que pour en parler sur le blog bien entendu ;)
R
Quel monde cruel, le cinema
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Z
Bon c'est pas comme si ma vie en dépendait mais je ne peux que compatir au sort des comédiens en recherche d'emploi
N
Wahou......<br /> #fieredeconnaitreqqquiapasseuncasting<br /> #tropdlaballe<br /> #tropdecourage<br /> #tuterendscomptesituavaiseteretenue<br /> #wahouuuuulekiffetlesorsdelarepublique
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Z
pas de regrets du coup mais un gros trou dans mon budget quand même!