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Touzazimutin

Se souvenir des belles choses

5 Novembre 2015, 13:00pm

Publié par Zazimutine

Se souvenir des belles choses

 

Au début des vacances de la Toussaint, nous avons eu la grande tristesse de perdre Très-Grand-Maman-Ours, la grand-mère de mon compagnon et l’arrière grand-mère (la seule encore en vie) de mes filles.
Chaque fois que nous la voyions, j'étais à la fois fascinée et amusée de l'observer en compagnie de ses arrière-petites filles, quatre générations d'écart jouant ensemble en dépit de l'écart d'âge.


Aujourd'hui, je me demande ce qu’elles garderont dans leur mémoire de cette arrière grand-mère :
• Les « bisous qui piquent » ?
• Les paquets de Kinder Bueno qu’elle leur donnait chaque fois qu’elle les voyait ?
• La chaise mécanique qui permettait à Très-Grand-Maman-Ours de monter à l’étage de sa maison sans se fatiguer, avec laquelle elles adoraient jouer, et elle, enchantée de les voir autant s'amuser?
• La canne avec laquelle elle marchait ?
• Ou encore cette famille de canard en bois ramené d’un de ses nombreux voyages et dont elles ont tenu à "hériter"?
• Sa voix ? Son regard ? Son rire? D’autres souvenirs, auxquels je n’ai pas accès, ou d’autres encore, un peu « fabriqués » par les récits et les photos ?

J’ai perdu ma grand-mère maternelle lorsque j’avais tout juste 6 ans. D’elle je n’ai que peu de souvenirs, je suis presque incapable de raconter une anecdote la concernant. Je me souviens de ses mains, tachées par l’âge ; j’ai une image d’elle en train de cuisiner. Et c'est à peu près tout. On me raconte ses beaux yeux bleus, à quel point elle aimait chanter, toutes les fois où elle m'a gardée, et je n'en ai aucun souvenir. Et pourtant, ce que je garde au fond de moi et de plus précieux, c’est la certitude de son affection. Cette grand-mère, je le sens, je le sais, je l’ai connue, nous nous sommes rencontrées, nous nous sommes aimées, je le ressens encore comme une richesse. Bien sûr, rationnellement, je regrette de ne pas l'avoir connue plus longtemps. Mais finalement, quand j'y réfléchis, je crois bien qu'en moi, je la sens encore "en plein", et non pas "en creux".

J’espère qu’il en sera de même pour mes filles et leur arrière-grand-mère, qui leur a témoigné tant d'affection.

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